13 déc. 2011

Un Blues New-Yorkais : 2011, la fin.


Nous sommes le mardi 13 décembre. 
Hier, j’ai changé ma page de calendrier, qui était resté sur le mois de novembre. Un calendrier qui aurait eu visiblement un sens.
Voilà 12 mois que je suis partie à New York et ce calendrier en est revenu avec moi. Je n’y ai jamais vraiment fait attention par la suite, oubliant même parfois de passer au mois suivant.
Il me rappelait  à chaque fois toute cette expérience intense et inoubliable que j’ai vécu. Les images y sont belles et anciennes, comme celles d’un New York des années 30 ou 40.

J’aurai aimé tourner cette page simplement en me disant « Plutôt cool ce mois de décembre ! » et qu’à son 31 au soir à minuit, nous serons naturellement en 2012 et qu’il n’y aura pas de changement… J’ai bien déchanté.

J’ai eu le cœur serré avec un sourire étrange en passant à cette fin d’année traitre, qui fut bien belle et qui finira à son opposée, tel un drôle de revers.
Pour être sincère aussi, je n’ai jamais aimé les fêtes de fin d’années pour diverses raisons. Alors j’associe aussi cette sensation à ce calendrier.
Rien de bien dramatique dans le fond, juste une marque de mal être constant et d’appréhension certaine face à un avenir que je ne réussis toujours pas à projeter.

Mon année 2011 aura été à l’image de ce qu’on dit d’une place comme New York, tout y était possible.
J’oubliai qu’elle n’incluait pas que les joies et les réussites. Et fin 2011 me l’aura aisément démontré.
Il reste plus d’une quinzaine de jours pour déjà se prononcer sur la fin définitive de 2011.
Mais on peut déjà apercevoir les quelques esquisses du dessin final. Et ils ressemblent plutôt à ceux d’une gloire perdue.

J’ai sur le coin droit de mon bureau, le calendrier de la prochaine année, ramené du Musée Picasso à Malaga. Je sais d’ores et déjà que la magie ne sera pas la même.

Grande et petite Résolutions, je n’ai pas fait appel à vous l’année dernière. Je pense que j’aurai bien besoin de vos services cette année...


11 déc. 2011

Une Minute de Silence


Le moment est venu. 

Nous aurons préparé et mis de coté nos plus beaux habits d’aquarelle pour fêter le passage à une nouvelle ère, l’ère de la bonne humeur et de l’optimisme.
Mais avant ça, le silence passera par nos cœurs et nos paroles. Cette minute où tous nos mauvais souvenirs, nos blessures et même nos bons moments, seront morts. Il sera donc temps de passer à autre chose. Nos objectifs liés aux plus intimes séquences de ce passé seront ruinés pour en faire jaillir de nouveaux.

Nos joues trempées pour certains et blanches pour d’autres exprimeront la fin de notre désespoir. Ils seront aussi témoins de notre envie (ou pas) de se détacher de ce qui tenait le rôle de rampe de vie.
Certains en sont impatients, pressés même d’enfin ressentir une nouvelle plénitude. D’autres appréhendent ce moment, en se demandant ce qui changera réellement après ce deuil. Et pour d’autres encore, ce sont la plupart de leurs repères qu’ils rendront, avec cette crainte bien palpable de perdre pied. Ce sont ceux qui tenteront de s’accrocher vainement à ce défunt. Mais comme tous, ils passeront ce cap sombre pour s’habiller de brun.

La minute de silence approche et l’anxiété gagne les futurs endeuillés parmi qui, quelques uns pensent déjà à faire marche arrière.

Puis ensemble, nous repensons à la joie et à la gaîté à venir, histoire de se rendre moteur de démarche positive. Nous embrasserons notre futur avec pleins d'entrain et le sourire aux lèvres.

Nous voici donc dans ce silence. Le calme gagne la salle. C’est un deuil solennel. Nous n’aurons droit qu’à soixante secondes très intense pour nous faire à l’idée de changer de cap, d’idée, laisser nos pires moments derrière soi, nos illusions secrètes et d’autres choses encore que sais-je… 
Je contemple tous ces visages, si humains et si expressifs que la minute de silence en devient presque assourdissante d’émotions. De la tristesse, de la mélancolie, de la honte, de la haine, de la désillusion, de la déception... Ce qui nous aura réunis, ce sera notre douleur, de quelque degré qu’elle soit. Nous savons tous que c’est un deuil forcé car ce sont les évènements qui nous auront mis au pied du mur.
Mais nous dirons enfin « Jadis » plus tard pour parler avec nostalgie de celui-ci.
Et je pleure aussi, comme tout le monde, les yeux enfin baissés.



La minute de silence se termine.
Le passé, ce défunt, est maintenant loin. Les visages se détendent. 
Chacun court se vêtir de couleur de joie et d’espérance.
Je suis inerte et je les observe tous. 
Il se trouve que je suis paralysée et cimentée au sol dans cette tenue noir, et que mes larmes furent tellement chaudes que je ne les sens plus se graver sur mes joues.

Je crois que je n’ai pas préparé de guenilles colorées. Aurai-je oublié ?
Je commence à comprendre que le deuil et cette couleur corbeau s’attachent bien à moi.

Et je porterai à vie cette veste ébène, comme cette veuve pour longtemps endeuillée.

Que mon passé repose en paix.
Du mien, il me retient à jamais et aura donné un non sens à ma vie.



8 déc. 2011

Juste un moment à passer


Aujourd’hui, le vent souffle dehors comme si la mer était à coté. Alors que j'en vis loin.
Le bruit de cette brise sournoise nourrit un peu de cette angoisse.
Ce fut comme le bataillon d’une vie. Un automne qui se termine et l’impression qu’une vie glorieuse et pleine d’espoir s’achève.
Il est triste ce temps, pleins d’eau et gris, envahissant et pesant comme le pressentiment de sentir venir ce qui nous fera souffrir. Cette chose maussade qu’on appréhende et qu’on espère ne jamais croiser… Pourvu qu’elle ne me voit pas et que je passe à coté. J’aurai aimé être épargnée. Mais ce ne sera pas le cas.
L’heure est aux désenchantements stupides de rêves bien naïfs, qu’on pensait être abandonnés, voire inexistants. Ils s’amuseront volontiers à vous prouver le contraire.
C’est ce qu’on appellera un Ace au tennis. Et pour le coup c’est Jeu, Set et Match, et pas en ma faveur. J’ai définitivement perdu ce match. La partie est terminée et je suis ce perdant harassé et en fin de carrière.

Il ne fait pas bon jouer au tennis en automne visiblement.

J’aurai tenté…


6 déc. 2011

L'homme que je ne suis pas


J’aimerai parfois pouvoir expliquer d’où viennent tous ces textes, et pourquoi ils naissent aussi bons ou pourris qu’ils soient.
Croyez-moi, il m’arrive encore de relire quelques textes et de ne pas du tout les apprécier, de les trouver lourds, secs, trop loin, pas assez précis…Bref, heureusement que je ne les publie pas tous !
Bon, en l’occurrence, celui qui suit est apparu un peu comme ça. Sauf que pour le coup, je suis capable de l’expliquer.
Actuellement, nous restons encore cantonner à l’envie de suivre les règles de la société.
La relation Femme-homme… n’importe qui serait capable d’écrire une thèse dessus.Bon. Ce qui me perturbe un peu c’est ce coté non-assumé de certains hommes qui au lieu de laisser une nature un peu folle ou même un peu excentrique, s’enfoncent dans une rigueur, une dureté, des règles de vie pour se protéger ou pour je ne sais quelle autre raison. D’ailleurs peu importe la raison.
Mais on trouve rarement un homme qui conscient, dira "C'est ELLE que je veux, j'm'en fous des conventions."
Enfin, je pourrai aller plus loin dans l’explication. Mais je vous laisse lire la suite qui vous aidera surement à mieux comprendre ce qui me passe par la tête.

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"J’aimerai qu’elle vienne le soir et disparaisse le matin.
Celle qui représente l’objet de mes envies et celle que j’exècre pour générer autant de mouvance en moi. Qu’elle reste loin de ma vie de tous les jours, de mes bonnes habitudes.
Je tente tant bien que mal de garder une maitrise par un seul moyen : taire tous mes désirs. Et je deviens à mon tour objet de longues et éprouvantes frustrations qu’elle provoque malgré moi.
Tout ce qu’elle est, tout ce qu’elle a été, tout ce que j’aimerai qu’elle ne soit plus pour ne plus être possédé. Je pense à elle comme je pense à la convoitise de bon plaisir.
Je l’ignore encore et encore, histoire de me protéger de son rayonnement bien singulier et qui pollue mon esprit plus qu’autre chose. 
J’ose parfois espérer qu’elle ressent la même chose.
Si une nuit devient nécessaire pour la vivre, il en va de même pour décrire sa façon, la nôtre, ce que j’observe, ce que j’admire et rejette au même moment, nos actions, une sorte de fusion.

J’aimerai que ce soit sain mais nous en sommes loin.
Trouverai-je un jour le moyen de ne plus l’occulter et d’enfin l’assumer ?
A l’image d’un dilemme cornélien, il en va de la morale.
Les hommes savent de quoi je parle…"

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