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Avec un enfant à la maison et le
temps à la réflexion, on se demande très souvent (si ce n’est pas tous les jours) si on agit bien, si on est de bons
parents, si notre décision est la bonne, si on n’a pas raté quelque chose etc.
Pour ma part, je pars du postulat
que je fais ce que je peux quand je le peux et avec tout le bagage physique,
émotionnel et intellectuel que je peux mettre à disposition de l’éducation de
ma fille.
Comme je disais dans un post
précédent, si je me pose toutes ces questions c’est que j’ai le temps de le
faire et surtout la liberté de le faire.
Rien n’est automatique chez moi,
je ne suis pas protocolaire et tout (ou presque) est sujet à discussion (et ma
fille est pire). Et ce qui vaut pour ce qui m’entoure, le vaut encore plus pour
moi.
A plusieurs reprises après cette
rentrée scolaire, je me suis demandée ce que j’avais raté avec ma fille. Non
pas que ce soit une catastrophe, au contraire, mais j’ai le souci de
l’anticipation pour ne pas me retrouver à la traine avec elle. Alors j’ai
culpabilisé en me demandant si je n’avais pas trop ou pas assez fait
ceci ou cela etc. Puis j’ai cherché des solutions après avoir déculpabilisé et
accepter la situation.
Et finalement, c’est un peu grâce à cette façon de
penser qu’on avance avec elle. On souhaite toujours le meilleur pour nos
enfants mais je pense que culpabiliser nous ralentit dans notre bienveillance. Et
effectivement, la culpabilité est un sentiment individuel et pas du tout tourné
vers l’autre, contrairement à ce qu’on pourrait penser. Il nous pousse à agir
par acquis de conscience personnel. On peut penser que la culpabilité aide à nous
faire prendre conscience du « problème ».
Mais il ne fait en rien
avancer le bien-être de l’enfant.
Et ça, moi je n’en veux pas. Nan ... nan, refus catégorique.
Je ne
veux pas me pourrir la vie avec ça et
perdre du temps. Ça m’empêche clairement d’être fonctionnelle pour faire
quelque chose de bien et d’utile pour ou avec ma fille. Et je pense que ça ne
vaut pas seulement dans l’éducation parentale, mais pour beaucoup de choses
dans la vie.
Il est dans le conscient
collectif qu’à partir du moment où vous avez un enfant, celui-ci est de votre
entière responsabilité jusqu’à la fin de votre vie. Et que si il est coupable
de quelque acte, il est en de votre faute absolue parce que c’est vous qui l'avez mis en monde et l’avez éduqué.
En gros, vous êtes autant coupable que lui.
Naaan les gars, je ne suis pas
d’accord. Et je ne suis pas d’accord parce que vous ne pouvez pas vous blâmer
ou blâmer des parents, pensant avoir pris une bonne décision (ou pas dans
l’absolu) sur le moment.
Ni vous ni eux ne sont dans l’esprit de l’enfant.
Il faut savoir qu’un enfant n’est
pas constitué que de l’éducation de ses parents. Beaucoup d’éléments plus ou
moins mesurables/prévisibles, participent à sa construction :
l’environnement (familial, amical,
local, les réseaux sociaux dernièrement), le milieu scolaire, votre éducation aussi et bien d’autres sûrement. Ce sont des éléments sur lesquels on peut agir de
façon assez relative et rapide si besoin.
Et puis il y a une part,
complétement aléatoire, qui est l’inné.
Cet inné qu’on ne connaitra
jamais totalement et dont la proportion peut être minime comme elle peut être
énorme dans sa construction. Et ça il faut le savoir, c’est un fait auquel il faut se faire. Vous
pouvez l’observer pour mieux le connaître et mieux interagir avec lui et
prendre des décisions dans la bienveillance. Mais vous ne pourrez jamais savoir
avec exactitude ce qu’il pense. Sur le moment vous vous direz que ça a
fonctionné. Puis dans un an, cette seule décision ou ce conseil, aura eu des
conséquences désagréables ou désastreuses. Comme il se peut que tout ce
processus ait une belle issue.
Même avec tout l’amour du monde, vous n’êtes pas
devin pour savoir ce qu’il sera ou fera dans 20 ans pour prendre toujours la
parfaite décision. On aimerait bien. Mais ce n’est pas possible. Ça fait partie des plus grandes angoisses de parents, l'avenir de nos enfants.
Et puis surtout, il
arrive un moment où l’enfant devient adulte et prend ses propres décisions.
Etes-vous coupable de ses décisions d'adulte ?
Alors c’est sûr, on peut parler
de statistiques ou de ce qui a fonctionné autour de nous. Mais on ne sera
jamais sûr à 100% que ce qu’on a décidé soit un investissement fructueux.
C’est vrai que certaines choses
sont de notre propre ressort. Et on se retrouve un peu coupable de certaines
situations. Mais il n’y a rien de parfait dans la parentalité. Parfois, ce n’est
pas une fatalité et on peut trouver des solutions. Et parfois, ça l’est et il
faut se détacher de cette culpabilité pour soutenir efficacement l’enfant ou le
grand enfant. Et surtout parce qu’avant d’être parent, nous sommes des êtres
humains et nous devons nous détacher de ce truc qui ressemble à une dette à vie.
Certes vous avez la
responsabilité d’une vie mais appréciez de donner le maximum de ce que vous
pouvez, dans les conditions qui vous sont imposées par la vie. Et je pense que
ça passera. Et vous vous direz que si ça part dans tous les sens, vous l’aimez
cet enfant mais que l’amour ne suffit pas toujours. Être parent c’est aussi
accepter qu’on soit impuissant dans certaines situations. Chacune de ses
erreurs peut être une peine pour vous à supporter, c’est vrai.
C’est ainsi et
cela n’est pas de votre faute.
Mais ce n’est pas parce que vous avez décidez de
le « faire » cet enfant et
que vous l’avez mis en monde, que vous avez un dû à payer à la vie.
Alors, mamans, papas, déculpabilisez-vous.
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