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Après avoir écrit le premier article depuis longtemps, je me
suis demandée par quel sujet ou inspiration j’allais commencer.
Ce qui se passe c’est que depuis la naissance, tout évolue.
A commencer par exemple, par la fatigue. Je dis la fatigue
mais je désigne aussi de la même façon l’énergie qu’on investit dans cette
nouvelle tâche, cette nouvelle vie.
Je crois qu’on s’est remis de la nuit de la naissance en un
peu moins d’un an. Oui oui ça se compte presque en année. Je me souviens des 6
mois de ma fille et de M. (mon mari) qui me disait « je crois qu’on n’est toujours pas remis de la nuit de naissance ».
Et je pense que c’est un sentiment d’autant plus fort lorsque le bébé tarde à
faire ses nuits. Je rentrerai peut-être dans le détail du pourquoi dans un
autre post.
Mais je crois qu’on s’est vraiment senti seuls et incompris
dans cette phase. Je crois que beaucoup n’arrivaient pas à mesurer toute l’énergie
qu’on investissait pour tenir le coup dans la journée, pour être positif, pour
ne pas se bouffer et aussi pour ne pas bouffer les autres parce qu’on n’est
clairement pas ménagé à ce moment-là (T’encaisses et t’exploses après que tout
le monde soit parti). Il reste tout de même quelques personnes pleines d’empathie
qui nous soutenaient moralement. Mais dans certains moments, la négativité de
certains prenait bien le pas sur la positivité des autres.
On va me dire « hormones
accouchement etc… ». Mais moi je vous dis c’est la fatigue, une putain
de fatigue qui te tient la jambe, peut-être même les deux jambes, dans tout ce
que tu fais !
Et très rapidement, on se met en mode « warrior »
parce que t’as une vie dans les bras. Et tu te rends compte que le corps et l’esprit
disposent de réserves et de force que tu n’imaginais pas avant ça.
Quand j’entends une personne aujourd’hui me dire « j’ai fait nuit blanche », je
compatis mais elle sera loin de partager le fait que nous ayons vécu cette nuit
blanche chaque jour pendant plus de 5 mois consécutifs.
On n’était pas préparé à ça mais on avait décidé d’être
parent avec tous ses à-côtés. Et je suis de nature optimiste, ce qui m’a énormément
aidé à supporter cette fatigue. Parce que clairement, dans ces moments-là tu te
dis que tu n’en verras jamais le bout. La nuit s’enchaine avec la journée avec
la nuit d’après, sans que tu aies le temps de dire « ouf ». Tu ne vois
rien passer et ne te souviens pas de la moitié des choses si ce n’est de ton
enfant, parce que la fatigue te rend partiellement amnésique. T’as pas le temps
de faire ta lessive, ta vaisselle, ton repas (donc tu manges à peine), te
doucher… Bref, ton rythme saute. C’est simple il n’y a plus de rythme. Elle
pleure…
C’est l’anarchie. T’es au bout de ta vie.
Et c’est normal.
C’est une nouvelle vie qui est arrivée dans la famille. C’est
peut-être de cette façon qu’elle doit faire sa place.
Le plus compliqué peut-être c’est d’accepter que tout se
chamboule et de prendre du recul en se disant « non, à un moment ou un autre, elle fera sa nuit. C’est une question de
temps. Et je vais essayer de me trouver un moment pour me reposer ou faire
autre chose pour « respirer » ». Ça aide à croire un peu
plus à sa nuit de sommeil, la sienne et les vôtres.
Et oui, vous êtes 3 à faire la teuf la nuit. Sinon ce n’est
pas marrant…
Et les choses s’arrangent, un jour après l’autre. Tu
reprends quelques-unes de tes habitudes, du sport, tu te remets à cuisiner
normalement, à ranger ta maison peu à peu.
Et à elle un jour de faire sa/ses nuits
pour qu’ENFIN vous puissiez faire la vôtre.
Et les choses évoluent encore. Et tu dis qu’en fait, ça
roule et que la fatigue passe, qu'elle s'oublie, que c'est normal et que l'inverse ne le serait pas.Ça donne les premières mesures de la responsabilité de parents. T’as appris
beaucoup de choses sur toi-même, sur ton enfant, sur ton couple, sur ta vie.
Mais t’es bien content aussi de refaire tes nuits…
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