15 sept. 2011

En repensant à la musique classique...

DJ Mehdi est décédé il y a deux jours (RIP). Ma collègue écoutait le Boléro de Ravel…

La rigueur et le puritanisme artistiques ne se sont pas construits sur simple besoin de cadre majeur. Ils ont été mis en place pour atteindre les émotions ultimes communiquées par l’art de façon générale plus efficacement. Et puis n’avions-nous pas besoin aussi de base pour que musique ou toute autre forme d'art soit !
Et c’est à la rigueur que la société juge le travail, de tout bord, ce qui a mon sens est une erreur.
La rigueur a ses limites puisque d’un cadre nous définissons les objectifs à atteindre. Une fois atteints, on fait quoi ?...Très bonne question !
Alors que la créativité reste sans limite et laisse toute imagination, innovation et nouveauté dans l’art. C’est infini!
Un travail rigoureux est un travail attendu sans surprise et minimaliste, bien qu’il soit propre et donne une méthode de travail. Il répond aux attentes du public, de la hiérarchie ou de tout autre genre de donneur d’ordre ou de structure élitiste. Il n’inclue pas toujours la notion du sérieux et encore moins celle de création.
Ainsi, devient critiquable ce qui est facilement accessible et qui touchera plus facilement la majorité du public, comme dans une stratégie marketing. On connait les règles et on reprend les quelques bases existantes. Il y a donc moins de travail de fond dans la création, bien qu’il y en ait parfois. L’artiste donne donc l’impression de communiquer à travers l’art, une façon opportuniste de gagner sa vie ou de connaitre la belle vie d’artiste. Ce qui peut être éventuellement gênant pour les puristes.

Est-ce blâmable ? C’est là qu’est toute la question….
Le Bolero de Maurice Ravel

Alors est-ce qu’accepter l’évolution de l’art et sa diversité c’est lui faire perdre de sa valeur ? Sommes-nous suffisamment évoluer pour demander rigueur à un domaine qui n’en a surtout pas besoin pour s’épanouir ?
Ou a-t-on besoin de cadrer l’art et son ensemble dans le processus de création et répondre ainsi aux attentes majoritaires? Après tout, le but n’est-il pas seulement d’apprécier une œuvre sans grande effusion, tout simplement ?
Et quel type de cadre sommes-nous capable d’imposer ?
N’existe-il pas déjà sous diverses formes, des règles à respecter imposées par la société pour diffuser l’art ? Est-ce salutaire à toute forme d’art ?
Enfin de mon côté, à choisir entre un artiste « rigoureux » et un artiste « créatif », mon choix est fait ^^. Le principal risque avec la création est que le boulot peut être totalement foireux ou anarchique. C’est loin d’être négligeable. Mais je suis capable de respecter un artiste juste pour ce défi que d’autres n’ont pas osé relever.
Bref. 
Ça m’amuse un peu de jeter des tomates sur certains artistes. Mais même si c’est le job quotidien d'un artiste de nous faire kiffer, c’est jamais très simple (cf. le black out totale de mon inspiration depuis plus d’un mois…).
Aujourd’hui, chacun y trouve son compte : musique, cinéma, théâtre, peinture, etc. Il suffit juste de chercher.
Je m’en fous un peu en fait, comme beaucoup d’ailleurs, des règles du genre. Et puis d’autres, nous font quand même bien chier, il faut bien le dire…
Au temps de Molière, un acte dans une pièce de théâtre devait se dérouler sur une seule journée pour être valider et être mise en scène. Bon voilà, aujourd’hui c’est obsolète.
Et ce n’est pas plus mal…
Ce sont des règles à la con comme ça, qu’on pose parce que ça fait bon genre de dire ce qu’on aime clairement ou pas, parce que l’élitisme aujourd’hui réunit toujours un peu la majorité des classes sociales françaises, je précise.
Enfin, voilà. C’était ma réflexion du jour.

La question du fond d’un genre musicale ou d’une musique n’a pas été abordée.
Honnêtement, on va venir me parler du fond du rap ou même de la soul, ou même tiens, du Jazz… je répondrai que mon désintérêt en est loin mais que cette thématique est loin du sujet abordée ici. Mais j’associe totalement le sérieux d’un artiste au fond de sa musique et à la cohérence de ses œuvres.
C’est critiquable ? je m’en fous aussi .

 
DJ Mehdi - Tunisia Bambaata

Bonne journée à tous

6 commentaires:

A.C. a dit…

Que de choses à dire ! Je vais tenter de réagir sans trop me disperser. Exercice délicat.

Rigueur... pour le scientifique que je suis ce mot signifie beaucoup de choses.

Tu dis que c'est sur la rigueur que la société juge le travail, et tu vois cela comme une erreur.
Je serais un peu plus nuancé sur cette affirmation.

La rigueur apporte une structure à la pensée, et une certaine sécurité aussi. La limite est fine entre structure et emprisonnement de la pensée. C'est là que le bas blesse.
Car la rigueur, en quelques sortes, est l'essence même de notre vie de tous les jours. Ses fruits transparaissent partout dans notre quotidien, de la musique classique ou du rap, à notre four micro-ondes !
Et comme tout élément important de notre vie, c'est logiquement que la société se base là-dessus pour juger. Il est tellement plus aisé, rassurant, d'avoir des repères fixés à l'avance, connus.
L'Homme vit dans la comparaison. Sur quoi juger autrement ?

Je ne pense pas qu'elle soit nécessairement une bride à la création. Depuis des décennies, des méthodes de pensées ont été développées afin de favoriser l'imagination. On appelle cela l'analyse fonctionnelle par exemple : ou comment utiliser la rigueur pour structurer l'imagination et favoriser la création.

Cela dit, et c'est là où je te rejoins, cela n'est pas applicable à tous les aspects de notre vie. Si cela fonctionne bien en technique, il en est tout autrement dans certaines formes de l'art, comme tu l'expliques.
Mais comme tu le dis aussi, trop de liberté peut amener à l'anarchie.

Bref, on pourrait disserter sur le sujet pendant des heures.. mais seul devant mon clavier, ce monologue me semble bien long et monotone :)

Alors... de la rigueur oui, mais à consommer avec modération !

Au plaisir de te lire,
A.C.

A.C. a dit…

P.S : Concernant le "black-out de ton inspiration" du mois dernier, je ne peux que penser à Jean de la Fontaine, qui disait que "la rareté du fait donne du prix à la chose".

Ten a dit…

Oui je ne parlais que d'art A.C., de l'art et rien d'autre ;)...
Tu parlais de technique aussi...je rebondis dessus : Tu connais le seul point en commun entre un chercheur et un artiste ? Une chose sans quoi, il n'avancerait pas dans leur projet. ?

A.C. a dit…

Je dirais que le chercheur et l'artiste ont tous les deux cette petite flamme qui les anime, une passion qui les pousse à toujours avancer.

Ten a dit…

C'est l'imagination, juste ça. C'est l'essence même de la création. Sans imagination, pas d’œuvre ou de résultat. Pas de réelle nouveauté en terme de recherche comme en terme d'art. Le chercheur comme l'artiste doivent rester ouvert à 360° pour avancer dans leur quête.
Ce sont des esprits sans limite, peu importe la rigueur ou les exigences que leur imposent la société.
LA différence entre les deux c'est la forme qu'ils mettront à leur œuvre, puisque le fond est l'imagination.

A.C. a dit…

En effet :)