16 juil. 2011

Brand new shoe

Les regrets ? « On les laisse aux perdants »...
Elle sait de lui aujourd’hui qu’il n’évoquera jamais leur relation avec grande émotion.
Et n’est-ce pas mieux au fond ? …
Il faisait parti de ces personnes dont on se passionne, parfois même qui fascine.
Un temps homme, un temps enfant, elle assistait parfois à ces rares moments où il était émerveillé, les yeux qui brillaient face à ce qu’il adorait le plus, tel un enfant sincère devant son jouet. Une rareté qui rendait précieux ses moments de joie.
Le geste prudent et sans concession, il avait cette façon de lever le doigt solennellement comme pour déclarer son débat. Il était passionné ce jeune homme, lui qui partageait si bien et parfois même trop, sa vision des choses et ses émotions.
Et comme un enfant, il avait un besoin tout particulier d’attention et d’affection.
Exclusif, aux propos concis et net, c’est ce qu’il était.
Idéaliste, pourquoi pas aussi quand ses espoirs le trainaient sur quelques projets de vie.
Mélancolique, quand trop souvent, il faisait accidentellement le tour de sa vie.
Il avait aussi un besoin constant d’être maintenu vif, curieux. Ce besoin d’avoir toujours son esprit attisé par la nouveauté ou par les émotions les plus profondes. Il aimait les couleurs extrêmes des gens et la demi-teinte ne lui convenait jamais, bien trop mixte et dénaturée.
La médiation ? C’était une façon pour ses interlocuteurs d’éviter l'engagement, un manque de personnalité. D’ailleurs, la provocation lui permettait de les pousser dans leur retranchement. Il aimait ce jeu et cultivait un attrait particulier pour les personnes qui s’assumaient pleinement.
Usant, c’était un esprit qui ne s’arrêtait jamais. Et son manque de confiance en lui, ne l’aidait pas à s’apaiser.
Très sensible, peu de gens le savaient ou tout du moins, peu le comprenaient.
Sociable, il avait le fond et trop peu souvent la forme.
Pessimiste, croire aux belles choses lui demandait trop d’effort. La fatalité du destin tournait vite ses pensées en désillusion.
Menteur, il dissimulait ses failles pour ne pas être investi d’une quelconque mission.
C'était un être à part, parfois incompris, qui générait autour de lui cette espèce d'affection mal placée et dangereuse pour les autres. 
Il avait enfin réussi à se faire aimer d'elle.
Était-il alors devenu le plus beau des hommes à ses yeux...

Les faits ne nous disent pas si de la réserve ou de la douceur alimentait cette histoire.

Elle ? On s’enfiche. Tout ce que l’histoire dit c’est qu’elle l’avait dans la peau et il ne se passait pas une journée sans qu’elle se demande ce qu’était son amour.
On ne sait pas trop ce qu’elle est devenue ni comment toute cette étrange histoire s’est arrêtée. Certains disent qu’elle est restée endeuillée par cette relation, d’autres pensent qu’elle s’est perdue dans d’autres passions, d’autres encore dans les bras d’autres hommes et dans la débauche.
Peu importe, il s’en sortit la tête haute et la sienne baissée, honteuse de l’avoir trop aimé pour ce qu’il était et résignée à ne rester qu’une poussière d'ambre dans son esprit. Une poussière, surement bien vite soufflée et balayée.

De toute façon, la majorité trouvait légitime cette fin, une rupture de survie en quelque sorte.
Ils étaient trop jeunes.

Et dans cette histoire, c’est la seule chose qui compte…


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je pense qu'elle devrait avoir la tête haute autant que lui, voire davantage...parce qu'elle au moins elle a pris le risque de voir en lui. Et puis elle a cette intelligence du coeur grâce à laquelle elle ne sombrera ni dans le deuil éternel ni dans la débauche. Au contraire c'est une expérience qui élève son esprit. Hommage à elle. Hayet