Et voilà elle revient.
Sans ébat, sans fourberie.
Elle me fait chier parce qu’elle est le point étrange qui me lie à l’amertume de mes plus vifs souvenirs.
C’est comme ça avec Billie. On l’écoute et tout ce que vous avez vécu de plus forts et durs revient sur un revers sans prévenir.
Oui, c’est horrible. Quand on pense que tout est fini, que plus rien ne vous plongera dans un spleen destructeur, elle vous fait faillir et vous rappelle avec cette puissante et brutale émotion, vos douleurs et votre exécrable passé….
Ça dépasse de beaucoup le Blues au sens premier du terme. Il aurait fallu lui créer un genre à elle toute seule (bon Ok, c’est la fan qui parle….)
Mais voilà, au moment où j’ai l’impression que tout s’écroule encore une fois, je n’ai qu’un réflexe, c’est écouter Billie. C’est là qu’elle excelle.
Elle est parfaite parce qu’elle se pose toute légère et naturellement sur le tempo de votre cœur qui se serre, presque écrasé du rythme des coups francs et régulier de chagrin.
Et je pense qu’elle peut aussi être la seule à pouvoir s’ajouter librement à vos émotions du genre.
Bien-sûr que Billie n’est pas joyeuse, bien-sûr que son chant effraye.
Et quelle génie justement de réussir à éveiller et à faire vivre cette force sombre en vous !
C’est un don, vraiment.
Juste pour ça, il faut l’écouter, il faut appréhender cette peur parce que c’est vrai, c’est authentique, c’est vibrant et doux en même temps.
Je ne sais pas, je dirai que de temps en temps, plonger un bon coup fait parfois du bien. Et puis on s’y retrouve quand on se sent un peu seul, incompris.
Dans ces moments, la meilleure solution n’est pas de se laisser bercer sur un air grisant sous prétexte d’en être influencé dans ce sens. Il faut suivre nos émotions du moment et cette attitude permet d’encore plus et mieux apprécier l’artiste. Quelque soit vos émotions ou la musique, à partir du moment où l’ensemble est cohérent, on apprécie. Et c’est là que l’excellence de Billie prend tout son sens.
Bon, un petit titre qui fait parti de ses compositions :
Don’t Explain, inspirée par sa vie bien entendu. Nina Simone, Cat Power reprendront avec beaucoup de talent ce titre, sans jamais l'égaler bien entendu.
Si aujourd’hui on la voit comme l’une des plus grandes artistes jazz, la honte a longtemps fait parti de son quotidien : Accepter l’inacceptable, avec pour seule sauvegarde, exercer son art et partager à son public.
Je suis désolée, je tenais à faire de nouveaux auditeurs de Billie en la sauvant de cette image de « sad mood ». Mais ce serait vraiment mentir et j’aurai été à deux doigts du sacrilège. Je ne jouerai pas à ce jeu, sous prétexte de convaincre les gens. Ça doit partir d’une volonté sincère et en toute connaissance de cause. On ose accrocher ou pas. C’est Billie et c’est tout.
Il faut apprécier le génie et l’émotion en même temps, sinon ça ne sert à rien. Mon admiration pour elle et la souffrance à l’écouter sont deux choses qui restent indissociables dans sa musique. C'est comme ça.
Je prends une position catégorique parce que pour une artiste de ce rang, je n’ai pas le droit de déformer le fond de son art.
Voilà, une bohème dans son plus pur appareil
Bonne écoute à vous.
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