22 mai 2012

Elle non plus


Elle embaumait mon esprit comme on embaume un mort, pour maintenir le corps 
du souvenir et laisser agir le défunt plaisir.
J’approchais près d’elle en trajectoire d’orbite, un peu comme ce satellite 
proche de l’équateur ou des tropiques 
et éloigné par le froid des deux arctiques.

J’aimais, elle peut-être, le mystère surement. 

Elle me voyait à travers le brouillard. 
Elle était comme ce phare, 
brillant, attirant, captivant. 
Elle créait alors cette substance qui alimentait mes veines et irriguait mon imaginaire, 
cette part que je travaillais à taire. 

Il y a cette chose poétique, 
peut-être trop romantique, 
qui me poussait à croire que ce n’était que symptomatique 
et que rien d’aussi pathétique 
ne pouvait arriver.
Alors, j’ai laissé tomber, 
rêves, cauchemars, 
chimères, prédispositions illusoires 
dans des limbes de cotons 
placées dans des terres ivoire, 
pour les confondre, les perdre de vues et ne plus jamais les revoir. 

Son nom reste pourtant dans ma mémoire. 
Une sorte de respect surement ressort de mon agonie. 
Inutile donc d’adosser mes sentiments aux siens, s'en est fini.
Même si tout cela est vrai, la chandelle a consumé tout le chanvre, la fumée s’est dissipée 
et tout est redevenu brut de réalité.
La figure est aujourd’hui statut et la stature de cette façade est violente.

Désormais, nous ne serons plus. 


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