16 avr. 2017

C'est parti



-------------
Après avoir écrit le premier article depuis longtemps, je me suis demandée par quel sujet ou inspiration j’allais commencer.
Ce qui se passe c’est que depuis la naissance, tout évolue. 

A commencer par exemple, par la fatigue. Je dis la fatigue mais je désigne aussi de la même façon l’énergie qu’on investit dans cette nouvelle tâche, cette nouvelle vie.
Je crois qu’on s’est remis de la nuit de la naissance en un peu moins d’un an. Oui oui ça se compte presque en année. Je me souviens des 6 mois de ma fille et de M. (mon mari) qui me disait «  je crois qu’on n’est toujours pas remis de la nuit de naissance ». Et je pense que c’est un sentiment d’autant plus fort lorsque le bébé tarde à faire ses nuits. Je rentrerai peut-être dans le détail du pourquoi dans un autre post. 

Mais je crois qu’on s’est vraiment senti seuls et incompris dans cette phase. Je crois que beaucoup n’arrivaient pas à mesurer toute l’énergie qu’on investissait pour tenir le coup dans la journée, pour être positif, pour ne pas se bouffer et aussi pour ne pas bouffer les autres parce qu’on n’est clairement pas ménagé à ce moment-là (T’encaisses et t’exploses après que tout le monde soit parti). Il reste tout de même quelques personnes pleines d’empathie qui nous soutenaient moralement. Mais dans certains moments, la négativité de certains prenait bien le pas sur la positivité des autres.

On va me dire « hormones accouchement etc… ». Mais moi je vous dis c’est la fatigue, une putain de fatigue qui te tient la jambe, peut-être même les deux jambes, dans tout ce que tu fais ! 

Et très rapidement, on se met en mode « warrior » parce que t’as une vie dans les bras. Et tu te rends compte que le corps et l’esprit disposent de réserves et de force que tu n’imaginais pas avant ça. 

Quand j’entends une personne aujourd’hui me dire « j’ai fait nuit blanche », je compatis mais elle sera loin de partager le fait que nous ayons vécu cette nuit blanche chaque jour pendant plus de 5 mois consécutifs. 

On n’était pas préparé à ça mais on avait décidé d’être parent avec tous ses à-côtés. Et je suis de nature optimiste, ce qui m’a énormément aidé à supporter cette fatigue. Parce que clairement, dans ces moments-là tu te dis que tu n’en verras jamais le bout. La nuit s’enchaine avec la journée avec la nuit d’après, sans que tu aies le temps de dire « ouf ». Tu ne vois rien passer et ne te souviens pas de la moitié des choses si ce n’est de ton enfant, parce que la fatigue te rend partiellement amnésique. T’as pas le temps de faire ta lessive, ta vaisselle, ton repas (donc tu manges à peine), te doucher… Bref, ton rythme saute. C’est simple il n’y a plus de rythme. Elle pleure… 

C’est l’anarchie. T’es au bout de ta vie.

Et c’est normal.

C’est une nouvelle vie qui est arrivée dans la famille. C’est peut-être de cette façon qu’elle doit faire sa place.

Le plus compliqué peut-être c’est d’accepter que tout se chamboule et de prendre du recul en se disant « non, à un moment ou un autre, elle fera sa nuit. C’est une question de temps. Et je vais essayer de me trouver un moment pour me reposer ou faire autre chose pour « respirer » ». Ça aide à croire un peu plus à sa nuit de sommeil, la sienne et les vôtres.

Et oui, vous êtes 3 à faire la teuf la nuit. Sinon ce n’est pas marrant… 

Et les choses s’arrangent, un jour après l’autre. Tu reprends quelques-unes de tes habitudes, du sport, tu te remets à cuisiner normalement, à ranger ta maison peu à peu. 
Et à elle un jour de faire sa/ses nuits pour qu’ENFIN vous puissiez faire la vôtre. 

Et les choses évoluent encore. Et tu dis qu’en fait, ça roule et que la fatigue passe, qu'elle s'oublie, que c'est normal et que l'inverse ne le serait pas.Ça donne les premières mesures de la responsabilité de parents. T’as appris beaucoup de choses sur toi-même, sur ton enfant, sur ton couple, sur ta vie.
Mais t’es bien content aussi de refaire tes nuits…

------------- 

14 avr. 2017

Allez, je me lance

---------------
        
 Je ne voulais pas spécialement rendre ce blog « maternelle », dans le sens où avant d’être une mère, je suis une personne à part entière. Et ce n’est pas ma fille qui me fait exister mais bien ma conscience d’être et de penser qui le fait.

Si ensuite on devait me définir, c’est vrai que « maman » est un attribut qui me qualifie aujourd’hui depuis un peu plus de 2 ans. Comme je suis la compagne et l’amie d’un homme depuis à peu près 5 ans. Comme je suis la fille de parents. Comme je suis la sœur de mes frères. Etc etc etc…

Je pense que je pourrais aller loin comme ça. Mais tout ça pour dire que c’était plus ou moins le raisonnement que je tenais jusqu’à maintenant.

Et puis je me suis dit, que la vie et les évènements font évoluer les gens, qu’on ne doit pas s’arrêter à un attribut pour faire justement faire évoluer un projet, une famille, un blog par exemple.

Alors voilà, je me lance. Je parle enfin de la maternité sur le blog. J’ai envie d’en parler beaucoup aujourd’hui pour le partager. Parce j’ai cru être « seule » à penser et ressentir pas mal de choses. Et au fil de discussion autour de moi, je me suis rendue compte que malgré la liberté d’expression, bordel, tellement de choses étaient tabous.

On peut imaginer la parentalité mais ce ne sera pas totalement la réalité. Et ce, dans absolument tout, dans les moments forts comme dans les moments (très) délicats.
Quand on devient parent, on est submergé. Submergé par tout, vraiment ! Les émotions (AaaaaaaaaaAAAh !), le corps (demain je fais du sport), soi-même, le couple (et sinon on est où nous ?), la maison (le bordel), le bébé (quelle douceur et quels pleurs…)…Bref, il y a trop choses que je ne vais pas énumérer et là je me dis que « submergé » n’est pas assez fort pour décrire la chose.

En fait, c’est trop le bordel dans la vie, l’anarchie mais dans tout pendant quelques mois.

Du coup j’espère aussi pouvoir aider à comprendre ceux qui ne sont pas (encore) parents et qui se diront en regardant leur proches « Ah mais peut-être que c’est ça… » ou « en effet, ça me parait bien délicat à vivre tout ça » ou « ça a l’air trop énorme comme truc ». Se dire qu’il faut donner le bénéfice du doute à une situation qui parait simple mais qui est complexe à comprendre.

Alors j’espère que je réussirai à être plus ou moins régulière.

Mais j’ai bien envie d’exposer quelques états d’âmes.

Voilà, à très vite !

 ---------------